FAQ sur la langue japonaise

Par Fabrice Duprey Lhermitte


Comment apprendre le japonais ?

La langue japonaise peut sembler difficile à apprendre. Tout nous en éloigne de prime abord : l’écriture en idéogrammes, la culture, la construction grammaticale des phrases… Mais c’est aussi une langue et une civilisation dont on tombe amoureux à vie lorsque l’on va à leur rencontre. Aujourd’hui de nombreuses possibilités s’offrent à qui veut apprendre le japonais ; des applis sur smartphone, des formations en ligne, des livres, des vidéos, des groupes sur les réseaux sociaux, d’innombrables fictions sous forme d’animés, de séries TV, de films, de manga, de romans... La langue japonaise n’a jamais autant été à notre portée et pourtant elle reste presque toujours aussi inaccessible.

La meilleure méthode reste de rejoindre un groupe d’apprentissage du japonais proche de chez soi et de suivre une progression avec un but commun. Le professeur s’appuiera sur son expérience et sa connaissance de la langue pour vous aider. C’est beaucoup plus motivant.

La plupart des méthodes sont découpées en 5 niveaux qui rejoignent en partie la classification et le test nommé JLPT (japanese language proficiency test). C’est un examen annuel organisé par le gouvernement japonais, qui a pour but de valider les acquis de la langue japonaise pour ceux qui souhaitent venir travailler et vivre au Japon. Pour chaque niveau on doit donc connaitre un ensemble de mots de vocabulaire et de notions grammaticales. On doit aussi savoir lire et écrire un ensemble de kanji (idéogrammes) pour chaque niveau. Le niveau 5 (N5) est le plus bas et le niveau 1 (N1) le plus élevé. Durant le test qui a lieu chaque année en décembre, il y a aussi une épreuve de compréhension orale basé sur un extrait audio qui est diffusé aux candidats.

En dehors du Japon il est possible de passer le test du JLPT dans beaucoup de villes et pour la France cela se passe à Paris ou à Lyon par le biais de l’INALCO.

Est-il facile d’apprendre le japonais ?

Chaque langue vient avec son lot de spécificités. Certaines notions sont assez simples à appréhender pour un français et d’autres beaucoup plus complexes. Tout dépend du niveau de langue visé également. Ce qui rend le japonais difficile à apprendre c’est la barrière de l’écrit. Il est impossible de réellement apprendre la langue japonaise sans mémoriser les kana et les kanji.

Si on a bien ce point en tête, en ne se fixant pas des objectifs hors de portée, ce ne sera qu’affaire de régularité. La routine que l’on met en place n’est pas si difficile que cela et s’est très gratifiant de mesurer ses progrès.

Peut on apprendre le japonais avec les manga ?

Cette question est très souvent posée car c’est très souvent par la lecture en français des manga, par le visionnage de leur version animée en japonais sous-titré français que les futurs nouveaux élèves prennent goût à cette langue et finalement ont envie de se mettre à apprendre le japonais. Cependant le vocabulaire employé, le ton, sont ceux des fictions et ne reflètent pas toujours ce qu’il convient d’utiliser et de faire lorsqu’on arrive au Japon. Ce peut donc être une très bonne source de motivation, une ressource intéressante pour s’habituer au bain langagier mais ce n’est pas le meilleur moyen de progresser dans un apprentissage sérieux du japonais.

Que doit on apprendre en japonais pour partir en voyage au Japon ?

Que ce soit par la lecture des manga, le visionnage d’animés ou par la découverte des arts martiaux, la plupart des élèves en cours de langue japonaise rêvent de partir en voyage au Japon. C’est bien entendu une finalité très motivante à tout ces efforts pour apprendre une langue si loin de la nôtre. Shizen - Maison du Japon organise des voyages d’étude pour ses élèves, dont ceux de l’A.M.C.J.

Pour partir en autonomie au Japon il est recommandé d’avoir un niveau N5 ou N4 à minima. Toutefois si vous ne parlez ou ne lisez pas du tout le japonais, sachez que dans les grandes villes il vous sera possible de communiquer et vous repérer grâce à l’anglais et aux transcriptions en lettres latines sur les panneaux de signalisation. Le N5 et le N4 correspondent aux notions les plus élémentaires de construction de phrases et aux mots de vocabulaires les plus courants. Il y a environ 800 mots pour le N5, ce qui est suffisant pour le quotidien. Dans le N4 on apprend environ 1500 mots ce qui permet d’être plus à l’aise dans une conversation.

Combien de temps dure l'apprentissage du japonais ?

Tout dépend de ce que l’on entend par connaitre la langue japonaise, et combien de temps on s’accorde dans la semaine pour apprendre et s’entrainer. Si vous souhaitez être assez à l’aise pour partir en voyage au Japon et vous débrouiller sur place, y consacrer 2 ans à raison de 2 à 3h par semaine semble très raisonnable. On peut aussi tout à fait apprendre la même quantité d’informations en 6 mois ou moins si on s’astreint à pratiquer 2 heures par jour. Si le but est de maitriser parfaitement la langue, il faudra compter plusieurs heures pas jour et sur une durée plus longue.

Quel est le système d'écriture japonais ?

Il existe plusieurs systèmes d’écriture pour écrire les mots japonais. Ils sont tous présents simultanément dans les journaux, magazines …

On distingue :

  • les romaji : ce sont nos lettres latines. Bien que l’on trouve ça et là des mots écrits en romaji, comme par exemple des noms de marques, il n’est pas recommandé d’apprendre la langue japonaise en transcrivant tous les mots et particules en romaji. Ce faisant on risque de se poser beaucoup de soucis de compréhension assez rapidement, même si pour démarrer c’est beaucoup plus accessible
  • les arabiasuji : ce sont les chiffres arabes qui se sont imposés petit à petit dans le Japon moderne. On les utilise en japonais couramment aujourd’hui mais on peut aussi utiliser des kanji pour écrire les nombres. Ils sont enseignés dans les écoles japonaises. Il est donc impossible de faire l’impasse sur la version kanji.
  • les kana : Les kana sont des caractères phonétiques dans le sens où chacun de ceux-ci désigne une prononciation et n’a pas de sens en soi. On les subdivise en hiragana et katakana. Dans ces deux versions, les prononciations sont strictement identiques mais c’est leur usage qui diffère. Les hiragana servent à écrire les accords, particules, terminaisons de mots écrits en kanji et sont réservés aux mots japonais, sauf effet de style voulu par un auteur. Les katakana quant à eux servent à écrire les mots assimilés dans la langue japonaise et qui n’ont pas de kanji, les noms étrangers… On peut aussi les trouver sous une forme que l’on nomme furigana. Furigana désigne la prononciation d’un kanji lorsqu’on ne le connait pas. Les furigana sont des kana que l’on écrit en tout petit au dessus du kanji pour aider le lecteur.
  • les kanji : ce sont les idéogrammes. Ils forment la majeure partie de l’écriture en japonais. On en utilise officiellement 2000 à 3000 dans le japonais moderne, mais il en existe des milliers d’autres qui sont tombés en désuétude ou qui sont d’un usage très spécifique. Les kanji ne désignent pas une prononciation comme les syllabaires hiragana et katakana mais ils désignent des concepts ou des mots. Ils sont issus de la langue chinoise et ont été introduits au Japon au VIIIème siècle.

Fabrice Duprey Lhermitte

A propos de l'auteur

Mr Fabrice Duprey Lhermitte enseigne 9 courants martiaux traditionnels japonais depuis 2004 et à plein temps depuis 2010. Il est formateur professionnel en arts martiaux, sécurité et en Shiatsu. Sur ces contenus, il a été formé au Japon à raison de deux stages intensifs de quinze jours par année entre 2010 et 2020. Il suit encore assidûment l’enseignement de Maitres mondialement reconnus comme Dr Masaaki Hatsumi (Sōke de 9 Ryū traditionnels), Ishizuka Tetsuji (Sōke du Gyokko Ryū) et le Dr Kacem Zoughari (Chercheur diplômé de l’INALCO en études japonaises, expert en arts martiaux traditionnels).

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